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    En bref :

    – Ces hackers recrutaient sur LinkedIn sans dire qu’ils étaient criminels.
    – Un distributeur crachait des billets tout seul à Kiev en 2013.
    – Le boss avait 15 000 bitcoins sur son laptop quand il s’est fait choper.

    Aujourd’hui je vais vous parler du casse du siècle les amis ! Entre 2013 et 2018, un groupe de cybercriminels connu sous le nom de Carbanak a réussi à dérober plus de 1,2 milliard de dollars à une centaine de banques dans 40 pays. Du jamais vu dans l’histoire de la cybercriminalité financière !

    Et ce groupe Carbanak, c’est pas juste une bande de script kiddies qui ont eu de la chance, non c’est une vrai une organisation criminelle ultra-sophistiquée qui a réinventé le concept même de braquage bancaire. Fini les cagoules et les armes, place aux malwares et au social engineering de haut vol. Ils fonctionnaient même comme une vraie entreprise avec une hiérarchie, des horaires de travail réguliers, et même des bonus pour les opérateurs les plus efficaces !

    L’histoire commence donc en 2013 quand les premières banques ukrainiennes et russes remarquent des mouvements d’argent bizarres sur leurs comptes. Des millions de dollars disparaissent sans laisser de traces évidentes. À Kiev, en novembre 2013, c’est même un distributeur qui commence à cracher des billets à des heures complètement aléatoires, sans qu’aucune carte ne soit insérée ! Les passants récupèrent l’argent, pensant d’abord à un bug, jusqu’à ce que les banques comprennent qu’elles sont victimes d’une cyberattaque d’un genre nouveau. C’est là que Kaspersky Lab entre en scène et découvre ce qui deviendra l’une des plus grandes cyberattaques financières de tous les temps.

    Le mode opératoire de Carbanak, c’est de l’art. D’abord, ils envoient des emails de spear phishing ultra-ciblés aux employés de banque. Ces emails exploitent des vulnérabilités connues comme CVE-2012-0158 (Microsoft Windows Common Controls), CVE-2013-3906 (Microsoft GDI+) et CVE-2014-1761 pour installer leur backdoor custom. Et une fois dans la place, le malware Carbanak fait son petit bonhomme de chemin dans le réseau bancaire.

    La phase de reconnaissance est assez dingue puisque les hackers activent discrètement les webcams et prennent des captures d’écran pour observer les employés de banque pendant des mois. Ils apprennent littéralement comment fonctionne chaque banque de l’intérieur, mémorisant les procédures, les horaires, les protocoles de sécurité. En moyenne, cette phase d’apprentissage dure entre 2 et 4 mois complets ! Du coup, quand ils passent à l’action, ils imitent parfaitement le comportement des vrais employés. Flippant !

    Et leurs techniques de vol sont variées et créatives. Parfois, ils programment des distributeurs automatiques pour cracher des billets à une heure précise où un complice attend tranquillement devant. D’autres fois, ils créent des comptes fantômes et y transfèrent des millions via le système SWIFT. Ou alors, ils modifient directement les bases de données pour gonfler artificiellement certains comptes avant de vider l’excédent, tout en laissant le solde original intact pour que le vrai propriétaire ne remarque rien. Chaque banque piratée rapporte entre 2,5 et 10 millions de dollars en moyenne.

    Le cerveau présumé de l’opération, c’est Denis Katana (de son vrai nom Denis Tokarenko), un Ukrainien arrêté en mars 2018 à Alicante en Espagne. Et là, attention les yeux, les autorités trouvent sur son laptop 15 000 bitcoins, soit environ 162 millions de dollars à l’époque ! Le bonhomme avait monté tout un système avec des plateformes financières de Gibraltar et du Royaume-Uni pour convertir ses bitcoins en cartes prépayées qu’il utilisait ensuite pour acheter des voitures de luxe, des maisons, et vivre la grande vie en Espagne. Il avait même créé un “énorme réseau” de minage de bitcoins pour blanchir l’argent. Et le détail qui tue c’est que Denis travaillait depuis l’Espagne et trouvait tous ses complices en ligne, mais ils ne se sont jamais rencontrés en personne ! Tout se passait par internet, comme une startup criminelle en full remote.

    Car Carbanak, c’est pas qu’un seul mec. Le groupe est étroitement lié à FIN7, aussi connu sous le nom de Navigator Group. En 2018, les autorités arrêtent plusieurs membres clés dans une opération internationale coordonnée : Fedir Hladyr, 33 ans, le sysadmin du groupe arrêté à Dresde en Allemagne, Dmytro Fedorov, 44 ans, le manager supervisant les hackers, arrêté à Bielsko-Biala en Pologne, et Andrii Kolpakov, 30 ans, arrêté à Lepe en Espagne. Chacun fait face à 26 chefs d’accusation incluant conspiration, fraude électronique, piratage informatique et vol d’identité aggravé. Hladyr, considéré comme le cerveau technique derrière Carbanak, a écopé de 10 ans de prison en 2021.

    Ce qui impressionne les enquêteurs avec FIN7/Carbanak, c’est leur professionnalisme et leur créativité pour recruter. Ils ont d’abord créé une fausse société de cybersécurité appelée Combi Security, soi-disant basée en Israël et en Russie, pour recruter des développeurs sans qu’ils sachent qu’ils travaillaient pour des criminels. Les employés pensaient développer des outils de tests de pénétration légitimes alors qu’en réalité, ils créaient des malwares pour attaquer des entreprises. Le site web de Combi Security listait même parmi ses “clients” plusieurs de vraies victimes de FIN7 ! Après les arrestations de 2018, ils ont alors remis ça avec une nouvelle fausse boîte appelée Bastion Secure, avec un processus de recrutement en trois phases qui révélait progressivement la nature criminelle du travail. Les candidats passaient des entretiens RH classiques sur Telegram, signaient des contrats avec clause de confidentialité, puis se retrouvaient à faire du “pentest” sur des réseaux qui étaient en fait des vraies cibles à pirater.

    L’organisation interne de Carbanak, c’est du grand art criminel. Ils avaient une hiérarchie claire avec des “gestionnaires de flux monétaires” qui analysaient les infos des ordinateurs infectés, des “chefs de mules” qui géraient les réseaux de blanchiment, et même des techniques de pression pour empêcher les membres de partir. Les opérateurs en position de leadership n’hésitaient pas à faire du chantage et à menacer de “blesser les membres de la famille en cas de démission”. Pour l’extraction d’argent, ils collaboraient d’abord avec la mafia russe jusqu’en 2015, puis avec la mafia moldave pour coordonner le travail des “mules” qui récupéraient le cash des distributeurs piratés.

    Le malware Carbanak lui-même est une merveille d’ingénierie malveillante puisqu’il combine des capacités de keylogging, de capture d’écran, d’exécution de commandes à distance et de détection d’applications bancaires spécifiques. Il peut rester dormant pendant des mois, collectant silencieusement des informations avant de frapper. Au début, le groupe utilisait du code basé sur le malware Carberp, mais au fil du temps, ils ont développé leur propre solution complètement originale. En 2019, le code source complet de Carbanak est même apparu sur VirusTotal, donnant aux chercheurs en sécurité un aperçu détaillé de son fonctionnement interne et confirmant sa sophistication technique.

    Malgré les arrestations de 2018, l’activité du groupe n’a pas cessé immédiatement. Entre mars et juin 2018, plusieurs nouvelles vagues de phishing liées à Carbanak sont observées, ciblant des banques et des entreprises de traitement de paiements dans différents pays. Six mois après l’arrestation de Denis Katana, le groupe était encore très actif selon les experts, prouvant bien la résilience et la structure décentralisée de cette organisation criminelle.

    Surtout, l’impact de Carbanak dépasse largement les pertes financières car leurs attaques ont fondamentalement changé la façon dont les banques approchent la cybersécurité. Elle a démontré que les techniques APT (Advanced Persistent Threat), traditionnellement utilisées pour l’espionnage d’État, pouvaient être détournées pour le crime financier pur et simple. Carbanak a marqué le début d’une nouvelle ère où les cybercriminels ne s’attaquent plus aux clients des banques, mais directement aux banques elles-mêmes.

    Du coup, les banques ont dû repenser complètement leur sécurité. Plus question de se contenter de pare-feux et d’antivirus. Il faut maintenant des systèmes de détection comportementale, de la surveillance vidéo des postes de travail critiques, des protocoles de validation multi-niveaux pour les transferts importants, et une formation continue des employés contre le phishing. L’attaque a aussi poussé le secteur à mieux sécuriser les liens entre les ATMs et les systèmes centraux.

    Carbanak reste donc aujourd’hui l’exemple parfait de ce que peut accomplir un groupe de cybercriminels déterminés et techniquement compétents. Leur approche méthodique, leur patience de plusieurs mois par cible, leur capacité à s’adapter aux défenses de leurs victimes et leur structure d’organisation quasi-corporate en font un cas d’école.

    Avec Carbanak, on sait maintenant qu’il est possible de voler un milliard de dollars sans jamais braquer physiquement une seule banque. Juste avec du code, de la patience et une compréhension profonde des systèmes bancaires. Denis Katana et ses complices ont réussi à accéder à “pratiquement toutes les banques de Russie” et à faire des retraits de distributeurs à Madrid pour un demi-million d’euros, tout ça depuis leur laptop. Ça fait réfléchir sur la vulnérabilité de notre système financier mondial face à des attaquants chevronnés.

    Les attaquants peuvent être n’importe où, leurs victimes partout, et l’argent volé transite par des dizaines de pays avant de disparaître dans des cryptomonnaies. La coopération internationale devient alors cruciale, comme l’a montré l’opération coordonnée par Europol, le FBI, la police espagnole et les autorités de plusieurs pays qui a permis les arrestations de 2018.

    Sans cette heureuse collaboration, Denis Katana serait probablement encore en train de siroter des cocktails sur la Costa del Sol avec ses bitcoins…

    –Sources : Kaspersky Lab - Carbanak APT Report , US Department of Justice - FIN7 Arrests , Europol - Carbanak Mastermind Arrest , CrowdStrike - Carbon Spider Analysis , Trend Micro - Carbanak Technical Analysis , Threatpost - Denis Katana Arrest , TechCrunch - Bastion Secure Fake Company , Decrypt - Denis Katana Bitcoin Laundering

    https://korben.info/carbanak-gang-cybercriminel-histoire-complete.html

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    75 000 dollars par an pour balancer des hackers au FBI tout en piquant 170 millions de numéros de cartes bancaires. C’est pas du génie multitâche ça ? Albert Gonzalez, alias Soupnazi, 22 ans à l’époque, c’était LE mec qui jouait sur tous les tableaux. Mais alors, comment on passe de petit génie de l’informatique à ennemi public numéro un du e-commerce américain ? Installez-vous confortablement, j’vous raconte tout.


    Albert Gonzalez, le cerveau derrière le plus gros vol de données bancaires de l’histoire

    Bon, alors déjà, faut que je vous parle du parcours totalement dingue de ce type. L’histoire d’Albert, elle commence pas dans une cave sombre remplie d’écrans façon Matrix. Non, non, non… elle démarre sur un radeau pourri au milieu de l’océan dans les années 70. Son père, Alberto Sr. s’est barré de Cuba avec 2 potes sur une embarcation bricolée avec trois bouts de ficelle. 48 heures à dériver dans le détroit de Floride, avant qu’un sous-marin américain les repère. Les gardes-côtes les récupèrent in extremis, et voilà, la famille Gonzalez débarque en Amérique.

    Le père se retrousse les manches direct. Il lance une boîte de jardinage à Miami, épouse Maria en 1977, et le 13 juin 1981, petit Albert Jr. pointe le bout de son nez. Une famille cubaine old school, soudée, qui croit dur comme fer au rêve américain. Jusque-là, rien d’anormal. Sauf que…

    Sauf qu’Albert Jr., dès ses 12 ans, il a déjà autre chose en tête que le base-ball et les barbecues familiaux. Ses parents lui offrent son premier ordi (probablement un bon vieux 486 ou un Pentium de l’époque), et là, c’est l’illumination totale. Non, ce n’est pas un de ces gamins qui joue à Doom en boucle. Non, lui, il démonte la bête, il veut comprendre les entrailles du système, et le plus beau dans tout ça, c’est qu’à 14 ans, le môme réussit à s’introduire dans les systèmes de la NASA.


    – La NASA, première victime d’Albert Gonzalez à seulement 14 ans

    Moi à cet âge, je bidouillais pas mal déjà, mais Albert, c’était déjà d’un autre niveau… un prodige et pas un script kiddie qui lance des tools tout faits trouvés sur Kazaa. Non, il comprenait réellement ce qu’il faisait.

    Au lycée South Miami High, Albert devient rapidement le boss incontesté de la bande des “computer nerds”. Vous voyez le tableau : cette petite troupe de geeks qui squattent la salle info pendant que les autres draguent les pom-pom girls. Sauf que là, on est loin du club d’informatique qui code des petits jeux en BASIC. Albert et sa bande explorent déjà les recoins les plus sombres du web naissant.

    Et puis un jour, lors de sa première année de lycée, 2 types en costume débarquent. C’est le FBI et ils demandent à voir le petit Gonzalez. Direction les bureaux de Miami pour une “petite discussion” de quelques heures. L’avocat de la famille raconte la scène des années plus tard : “Ce gamin était incroyable. Il menait l’agent par le bout du nez comme un pro.” Et au bout de 4 heures, l’agent du FBI sort et lâche, dépité : “Ce môme est extraordinaire. Il nous fait tourner en bourrique.”

    Bref, au lieu de l’embarquer ou de porter plainte, ils lui filent juste un avertissement et le laissent partir. Grosse, GROSSE erreur. Parce qu’Albert, il ne traduit pas ça par “ouh là, faut que j’arrête mes conneries”. Non, dans sa tête, ça sonne plutôt comme “t’es tellement fort que même le FBI peut rien contre toi”. Pour un ado surdoué en pleine crise d’ego, c’est de la nitroglycérine [censored].

    Entre 2002 et 2004, Albert découvre alors ShadowCrew. ShadowCrew, pour ceux qui suivent pas, c’était LE forum underground de l’époque. Imaginez un eBay du crime, où on y vendait des numéros de CB volées, des faux papiers, des données perso… Tout ce qui fait le bonheur des cybercriminels. C’était the place to be si t’étais dans le business de la fraude.


    – ShadowCrew, le eBay du cybercrime où Albert a fait ses armes

    Et Albert, rapidement, il devient pas juste un membre lambda qui achète 3 numéros pour se payer des Nike. Non non, il intègre direct le cercle des admins influents. Il apprend toutes les ficelles : comment fonctionne l’économie souterraine, les réseaux de revendeurs, les techniques de blanchiment… Et surtout, il perfectionne ses techniques d’injection SQL.

    Alors là, petite pause technique pour les non-initiés. L’injection SQL, c’est quoi ? En gros, c’est l’art de faire cracher toutes ses données à une base de données en passant par la porte d’entrée. Vous savez quand vous tapez votre email sur un site ? Normalement, le site va chercher votre profil. Mais si au lieu de taper “[email protected]”, vous tapiez en plus un code malicieux genre “’ OR 1=1–”, vous pouvez potentiellement récupérer TOUTE la base. En 2003-2004, c’était de la magie noire. Aujourd’hui, c’est enseigné en première année de sécu info, mais à l’époque, Albert était un vrai pionnier du genre.


    – Principe de l’injection SQL, l’arme favorite d’Albert Gonzalez

    Puis en 2003, tout bascule. Albert se fait pincer à New York avec des cartes bancaires clonées. Flagrant délit, game over ? Pas du tout ! Les autorités lui proposent LE deal du siècle : devenir informateur pour le Secret Service. L’idée est simple comme bonjour… Albert connaît le milieu, il a accès aux forums, il parle la langue des carders. Parfait pour infiltrer et démanteler les réseaux.

    Du coup, le Secret Service lui file un badge officiel (si si, un vrai !), un salaire de 75 000 dollars par an (une fortune pour un gamin de 22 ans), et une mission : infiltrer ShadowCrew et aider à faire tomber tout le réseau. Et Albert, il joue le jeu à fond. D’avril 2003 à octobre 2004, il balance absolument tout : les pseudos, les vraies identités, les méthodes, les planques…

    L’opération “Firewall” (c’est son petit nom) se termine alors en apothéose : 28 arrestations simultanées dans 8 pays, ShadowCrew est fermé, et des millions de dollars sont saisis. C’est un succès total pour le Secret Service et Albert devient officiellement un héros de l’ombre, le hacker repenti qui aide les gentils.


    – Le Secret Service, qui payait Albert 75 000$/an sans se douter de rien

    Seulement voilà, c’est là que ça devient vraiment, mais alors vraiment tordu. Parce qu’Albert, pendant qu’il aide le Secret Service le jour, il prépare le casse du siècle la nuit. Grâce à son accès privilégié, il sait EXACTEMENT comment les fédéraux détectent les cybercriminels. Il connaît leurs techniques, leurs outils, leurs angles morts. C’est comme si un braqueur de banque bossait à mi-temps comme consultant sécurité pour la Brinks.

    Et en 2005, Albert lance sa première méga-opération. Sa cible numéro une c’est TJX Companies, la maison mère de T.J. Maxx, Marshalls, Winners, et une tripotée d’autres enseignes. Albert a pigé le truc… pourquoi s’emmerder à hacker chaque magasin un par un quand on peut directement taper dans le serveur central qui gère TOUT ?

    Sa technique, c’est du wardriving de compétition. Albert se balade en voiture dans les parkings des centres commerciaux, laptop sur les genoux, et il scanne tous les réseaux WiFi des boutiques. À l’époque (on parle de 2005 hein), la plupart des magasins utilisaient soit pas de sécurité WiFi du tout, soit du WEP cracké en 2 minutes chrono, soit des mots de passe genre “admin123”. Du pain béni pour notre Albert.

    Une fois qu’il trouve un point d’entrée, Albert déploie tout son arsenal. Injection SQL pour pénétrer les bases de données, installation de backdoors (des portes dérobées pour revenir quand il veut), et surtout, déploiement de sniffeurs de paquets, ces petits programmes vicieux interceptent et enregistrent TOUT le trafic réseau, y compris (jackpot !!) les numéros de cartes bancaires qui transitent.

    Le plus beau dans le système d’Albert ? C’est que c’est totalement passif. Une fois ses outils installés, ils tournent en mode ninja pendant des mois, aspirant silencieusement chaque transaction. Albert n’a plus qu’à passer de temps en temps pour récolter le butin. C’est de la pêche au filet dérivant version 2.0.

    Et le butin, mes amis… Accrochez-vous bien, il est conséquent !! En 18 mois, Albert et son équipe récupèrent 45,6 MILLIONS de numéros de cartes bancaires rien que chez TJX. 45,6 millions ! C’est plus que la population de l’Espagne ! Chaque numéro se revend entre 10 et 50 dollars sur le marché noir. Faites le calcul.


    – TJX Companies, première grosse victime avec 45,6 millions de cartes volées

    Mais Albert, il s’arrête pas en si bon chemin et pendant qu’il continue à toucher son salaire d’indic du FBI, il élargit ses opérations. Barnes & Noble ? ✅. BJ’s Wholesale Club ? ✅. Office Max ? ✅. DSW ? ✅. Boston Market ? ✅. Sports Authority ? ✅. Dave & Busters ? ✅ aussi. C’est Noël tous les jours pour notre ami Albert.

    Le plus dingue, c’est qu’Albert assiste aux réunions du Secret Service où on s’inquiète de cette nouvelle vague de cybercrimes. Il entend ses collègues flipper sur ces hackers de plus en plus balèzes, et chercher des solutions pour protéger le commerce américain. Et lui ? Il opine gravement de la tête, prend des notes consciencieuses, et rentre chez lui peaufiner son prochain coup. C’est du foutage de gueule niveau olympique.

    Albert vit alors la grande vie pendant ce temps. Il se paie une fête d’anniversaire à 75 000 dollars, roule en BMW flambant neuve, offre une bague Tiffany à sa copine, collectionne les Rolex… Un jour, il se plaint même que sa machine à compter les billets est en panne et qu’il doit compter 340 000 dollars à la main. Les problèmes de riche, quoi.

    Et en 2008, Albert vise encore plus gros : Heartland Payment Systems. Cette boîte, c’est pas n’importe qui. C’est l’un des plus gros processeurs de paiements des États-Unis. Ils gèrent les transactions de milliers de commerces. Si Albert arrive à les percer, c’est le jackpot ultime, la cerise sur le gâteau, le saint Graal des carders.

    Et devinez quoi ? Il y arrive. L’attaque sur Heartland, c’est 130 MILLIONS de numéros de cartes supplémentaires qui tombent dans son escarcelle. 130 millions ! À ce stade, Albert a plus de données bancaires dans ses serveurs que certaines banques nationales. C’est de l’industrialisation du crime à grande échelle.


    – Heartland Payment Systems, le coup de grâce avec 130 millions de cartes volées

    Mais Albert, c’est pas juste un geek qui accumule des données. Non, il a monté une véritable multinationale du crime. Des complices en Europe de l’Est pour fabriquer les cartes clonées, des mules en Asie pour retirer le cash, des revendeurs en Amérique du Sud… Les numéros sont répartis géographiquement, transformés en vraies fausses cartes plastiques, et utilisés dans des pays où les systèmes anti-fraude sont à la ramasse.

    Et Albert lui-même ne touche jamais directement aux cartes. Il reste dans l’ombre, le PDG fantôme de cette entreprise criminelle 2.0. Il coordonne, il manage, et il touche sa commission sur chaque transaction frauduleuse. C’est du crime organisé new generation.

    Pendant ce temps, c’est l’apocalypse dans le monde bancaire. Les assurances chiffrent les pertes à près de 200 millions de dollars. Des millions de clients doivent faire refaire leurs cartes en catastrophe. Les entreprises claquent des fortunes pour renforcer leur sécurité. Et pendant ce temps, Albert continue tranquillement à pointer au Secret Service et toucher son chèque mensuel. L’audace.

    La chute arrive finalement en mai 2008. Ironiquement, c’est en utilisant ses propres techniques contre lui que les enquêteurs remontent sa piste. Analyse du trafic réseau, patterns dans les attaques, traces laissées par ses backdoors… Tout ce qu’Albert a appris comme informateur, les fédéraux l’utilisent pour le traquer. L’arroseur arrosé, version cyber.

    L’arrestation a alors lieu le 7 mai 2008, chambre 1508 du National Hotel à Miami Beach. Les flics saisissent 1,6 million de dollars en cash (dont 1,1 million enterré dans des sacs plastiques dans le jardin de ses parents), ses laptops, trois montres Rolex, la bague Tiffany, et même un Glock compact. Albert vivait vraiment la vida loca.

    Les procès s’enchaînent alors. Septembre 2009, Albert plaide coupable sur tous les chefs d’accusation. Pas le choix car les preuves sont accablantes et ses anciens complices l’ont balancé pour réduire leurs peines. Mars 2010, première sentence : 20 ans de prison pour l’affaire TJX. Le lendemain, rebelote : 20 ans pour Heartland. Heureusement pour lui, les peines sont fusionnées, soit 20 ans au total et pas 40.

    20 ans de taule, c’était du jamais vu pour un cybercrime à l’époque et le juge a voulu marquer le coup, montrer que la justice américaine rigolait pas avec ces nouveaux criminels 2.0. Direction le Federal Correctional Institution de Milan, dans le Michigan. Une prison fédérale “minimum security”, mais une prison quand même.

    Albert est finalement sorti en septembre 2023 ! Eh oui, avec les réductions de peine pour bonne conduite, il a fait “que” 15 ans au lieu de 20. Aujourd’hui, Albert a 43 ans et il est libre comme l’air. Alors qu’est-ce qu’il fabrique maintenant ?

    Officiellement, Albert s’est rangé des voitures. En prison, il a suivi des cours, obtenu des diplômes, participé aux programmes de réinsertion. Ses avocats jurent qu’il regrette, qu’il veut contribuer positivement à la société, tout le tralala habituel. Mais bon, permettez-moi d’être sceptique. Un mec capable de mener une double vie pendant 5 ans, de berner le FBI et le Secret Service tout en orchestrant le plus gros cybercrime de l’histoire… ça ne change pas en 15 ans de zonzon…

    Et Albert sort dans un monde totalement différent de celui qu’il a quitté. En 2008, le Bitcoin existait à peine. Aujourd’hui, on a les cryptos, le darkweb décentralisé, les ransomwares qui paralysent des pays entiers, l’IA qui code toute seule… Avec son expérience et son intelligence, Albert pourrait faire à nouveau des ravages.

    Ou alors, il pourrait utiliser ses compétences pour le bien. Après tout, qui de mieux placé qu’un ancien cybercriminel de génie pour aider à protéger nos systèmes ? Certaines boîtes de sécu info recrutent des anciens black hats pour renforcer leurs défenses alors pourquoi pas devenir un white hat qui aide à arrêter les méchants ?

    Quoiqu’il en soit, les techniques qu’il a popularisées comme l’injection SQL, le wardriving, le snif de paquets et j’en passe, sont devenues des classiques enseignés dans toutes les formations de cybersécurité et les normes PCI DSS, qui régissent aujourd’hui la sécurité des paiements par carte, ont été directement renforcées en réponse à ses attaques.

    Bref, d’une certaine manière, Albert a rendu le e-commerce plus sûr… en montrant à quel point il était vulnérable.

    – Sources :

    Wikipedia - Albert Gonzalez, U.S. Department of Justice - Leader of Hacking Ring Sentenced, Harvard Law School Case Studies - Albert Gonzalez: Get Rich or Die Tryin’, CBS News - Albert Gonzalez Gets 20 Years, CNN - Secret Service paid hacker $75k a year, Dark Reading - TJX, Heartland Hacker Sentenced

    https://korben.info/albert-gonzalez-plus-grand-cybercriminel-histoire.html

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    Une base de données colossale regroupant plus de 16 milliards d’identifiants volés vient d’être découverte sur un forum de hackers.

    Surnommée “rockyou2024”, cette compilation provient de multiples piratages réalisés au fil des années. Les informations exposées comprennent des adresses e-mail, des mots de passe, et parfois des données sensibles associées, notemment chez les géants come Meta, Google, Apple et compagnie…

    Ce méga-leak dépasse largement toutes les fuites précédentes en termes de volume, et représente une menace réelle pour la sécurité numérique mondiale.

    Il rappelle l’urgence de renforcer les pratiques de cybersécurité, comme l’usage de mots de passe uniques, l’authentification à deux facteurs, les passkeys et la vigilance face au phishing.

    L’incident touche aussi bien les particuliers que les entreprises et institutions, risquant de provoquer des vagues massives d’usurpations d’identité et de cyberattaques automatisées.

    – Sources :

    https://www.clubic.com/actualite-569565-alerte-la-plus-grande-fuite-de-donnees-de-l-histoire-16-milliards-de-mots-de-passe-dans-la-nature.html

    https://www.clubic.com/actualite-569613-que-faire-16-milliards-de-mots-de-passe-apple-facebook-et-google-voles-voici-6-conseils-a-suivre-pour-se-proteger.html

    Vous pouvez toujours, comme d’habitude, vérifier si vos comptes figurent dans cette fuite via HaveIBeenPwned.com et changer vos password concerné, activer l’auth à 2 facteurs, passkey.

    –> On ne le rappellera jamais assez : des mots de passe à usage unique modifiés régulièrement ou mieux des phrases de passe ou passkey. Il est fortement conseillé d’'utiliser des gestionnaires de mot de passe avec générateur de password, passkey et passphrase ainsi que surveiller l’activité de vos comptes.

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    @Violence Quand je dis que Telegram est une grosse merde et qu’il ne faut pas l’utiliser cela se vérifie tous les jours !

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    @patricelg a dit dans Attaque DDOS en cours : plusieurs sites du gouvernement et de collectivités sont paralysés :

    Sont accessibles ce matin sans aucune info sur les attaques. C’est comme si rien ne s’était passé…

    C’est pas faux !
    Je n’ai pas entendu grand chose dessus. En même temps, ça gênait pas de fou mais quand même. Si ça ne met pas le pays HS comme les aéroports ou les hôpitaux, la plupart des médias (et des gens) s’en branlent…

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    @Ashura oui je n’ai pas dit le contraire 🙂 d’ou le :

    @Violence a dit dans Une exploitation agricole sur cinq victime d’une cyberattaque :

    Une bonne partie en effet,

    J’ai d’ailleurs un ami d’enfance qui a repris l’exploitation de vaches laitières de ses parents.
    Donc pour l’avoir aidé des weekends à la traite de temps à autre, je vois très bien le boulot.

    Ce n’est pas de tout repos mais il fait partie de ceux qui s’en sortent bien.

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    putain on courrait les cabines téléphoniques !!! et pour en trouver une qui fonctionne, des fois fallait prendre le métro lol