Inquiétudes en Norvège : les bus chinois “peuvent être arrêtés” à distance par leur constructeur
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Un test de sécurité réalisé en Norvège a révélé que les bus électriques chinois Yutong roulant dans plusieurs villes du royaume peuvent être manipulés à distance. Révélées le 28 octobre par “Aftenposten”, ces conclusions ont suscité une prise de conscience dans un pays friand de bus chinois. Les autorités tentent de trouver une parade.

Durant l’été 2025, la compagnie gérant les transports publics dans la capitale norvégienne et sa région a effectué, en toute discrétion, des tests pour vérifier la fiabilité de ses quelque 300 bus électriques chinois Yutong. Les conclusions, dévoilées mardi 28 octobre par le quotidien Aftenposten, ont de quoi inquiéter les autorités : ces véhicules “peuvent être arrêtés ou rendus inutilisables” à distance par leur constructeur.
Pour ce test, la compagnie Ruter a fait désosser un bus Yutong fraîchement sorti de l’usine, et un bus néerlandais VDL vieux de trois ans. L’objectif était notamment de déterminer si les logiciels embarqués à bord pouvaient être mis à jour à distance par les constructeurs des bus. Tel n’est pas le cas pour le néerlandais. En revanche, il existe à bord du chinois un boîtier équipé d’une carte SIM qui “donne au producteur un accès numérique direct” au véhicule, détaille le journal.
Durant l’été 2025, la compagnie gérant les transports publics dans la capitale norvégienne et sa région a effectué, en toute discrétion, des tests pour vérifier la fiabilité de ses quelque 300 bus électriques chinois Yutong. Les conclusions, dévoilées mardi 28 octobre par le quotidien Aftenposten, ont de quoi inquiéter les autorités : ces véhicules “peuvent être arrêtés ou rendus inutilisables” à distance par leur constructeur.
Pour ce test, la compagnie Ruter a fait désosser un bus Yutong fraîchement sorti de l’usine, et un bus néerlandais VDL vieux de trois ans. L’objectif était notamment de déterminer si les logiciels embarqués à bord pouvaient être mis à jour à distance par les constructeurs des bus. Tel n’est pas le cas pour le néerlandais. En revanche, il existe à bord du chinois un boîtier équipé d’une carte SIM qui “donne au producteur un accès numérique direct” au véhicule, détaille le journal.
Alertées depuis cet été par Ruter, les autorités réfléchissent désormais aux parades possibles. Tant au niveau des boîtiers contenant les cartes SIM que pour l’acquisition de nouveaux bus. Ainsi le ministère des Transports a-t-il demandé à toutes les compagnies de transports publics du pays d’évaluer les risques entourant l’achat de bus provenant d’États avec lesquels la Norvège ne collabore pas en matière de sécurité ou de défense.
Pas de “transition naïve”
Cela dit, le gouvernement travailliste n’envisage pas d’appeler au boycott des bus chinois. “Il est probable qu’il y aura d’autres commandes”, a même admis le ministre des Transports, Jon-Ivar Nygaard, sur NRK.
“Il nous faut donc être vigilants pour réduire les risques.”
L’enjeu est de taille. Depuis cette année, tous les nouveaux bus achetés en Norvège – à l’exception des bus touristiques – doivent être sans émission, souligne le site d’informations Nettavisen. En conséquence, ajoute-t-il, “cela a conduit à une hausse des commandes de bus électriques chinois”.
Pour Trude Sande, la présidente du syndicat norvégien des conducteurs de bus et des professionnels de la logistique (YTF), citée par NRK, “la transition verte ne peut pas être une transition naïve ; les transports en commun doivent être plus sûrs et moins vulnérables aux manipulations”.
L’affaire a pris une tournure politique. Selon un député du Parti du progrès, formation populiste xénophobe généralement sceptique à l’égard des énergies renouvelables, “la politique climatique ne peut pas compromettre la sécurité des personnes ni la préparation aux situations de crise”. S’il est “trop coûteux” de retirer de la circulation les bus chinois roulant déjà en Norvège, au moins faudrait-il résilier les commandes encore non livrées, estime Baard Hoksrud, qui préside la commission parlementaire des transports.
Selon le magazine Teknisk Ukeblad, 1 268 bus électriques chinois commandés sont attendus dans le pays scandinave.
Au Danemark voisin, où des bus Yutong roulent aussi par centaines, la faille mise à jour par les tests de Ruter n’est pas passée inaperçue. “Nous sommes en train d’examiner nos bus et les évaluations des risques de nos opérateurs”, déclare au site de la radiotélévision publique danoise DR un responsable de Movia, une compagnie qui opère plus de 260 bus incriminés.
Source : courrierinternational.com
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L’enjeu est de taille. Depuis cette année, tous les nouveaux bus achetés en Norvège – à l’exception des bus touristiques – doivent être sans émission, souligne le site d’informations Nettavisen. En conséquence, ajoute-t-il, “cela a conduit à une hausse des commandes de bus électriques chinois”.
Encore un bon exemple de l’idiotie de la mise en place de normes sans prise en considération des effets de bord.